Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Boel Souleymane Biographie Né en 1976 à Trappes, Boel Souleymane bascule dans le monde littéraire après un long passé dans le milieu associatif pour le développement éducatif et médical du Tiers Monde. En 1998, il lance la première action mondiale contre les pillages de l'Afrique, « le mandat d'arrêt », qui invite tous les sportifs, artistes et écrivains à réaliser un message vidéo sur l'abus de certaines multinationales. Par ce biais, il fait la rencontre d'écrivains qui l'influencent et l'encouragent à écrire. Il est déjà auteur de quelques ouvrages haletants et subversifs : Breathe Taking (À couper le souffle), L'évasion d'une vérité, Les Bouts des tunnels de la faim et Sous une pluie de balles,Un égo meurtrier, Souleymane Boel est un jeune écrivain très prolifique qui s’est spécialisé dans les romans d’anticipation imaginant des scénarios originaux dans des situations très actuelles.

04 Feb

Extrait du livre "L'estomac des favélas " de Boel Souleymane les désastres humains d'une société inégalitaire

Publié par L'écrivain Boel Souleymane

Les drames vous apprennent à marcher en devant toujours faire attention où vous pouvez mettre les pieds.
Grandir en Sachant anticiper les situations où les moindres comportements suspects peuvent vous laisser la possibilité de tenter à devoir réussir à dominer ce sentiment pour pouvoir le chasser à temps avant d’en devenir sa proie.
Des tirs en rafale de plusieurs armes automatiques achevèrent brutalement la discussion entre Carlos et Marco.
Ils se retournèrent de stupéfaction au même moment pour très vite comprendre à travers une série de détonations en un seul regard et un impressionnant mouvement de foule laissant échapper quelques indices sur l’origine des tirs.
Des paroles mélangées aux bruits des pas de courses des gens dans la foule.
Apparemment un trafiquant de drogue venait d’être pris pour cible par ses rivaux.
Des hommes armés couraient derrière un homme qui avait réussi à prendre le téléphérique.
Des discussions aux bouches essoufflées laissèrent entendre qu’il était touché par balle à la jambe.
« Comme d’habitude ils s’entretuent et on se retrouve au milieu de tout ça.
Je ne donne pas chère de sa peau avec tout le sang qu’il a perdu. »
Malgré une balle prise dans la jambe l’homme en fuite avait réussi à embarquer dans une cabine rouge d’un téléphérique de Rocinha pour tenter d’échapper à ses assaillants ultras déterminés.
Des tirs croisés sur la cabine rendaient ce regain de tension à la limite du supportable.
Puis un court instant de répit.
Une mère tira dans la rue par le bras sa petite fille insouciante du danger:
-« Je t’en supplie Maria rentre ma fille avant que ça se termine mal
Mais pourquoi tu veux rester à regarder tout cela?»
-« Mais maman on peut quand même regarder ce qui va se passer au loin?
Je veux juste voir s'il va s’en sortir. »
La curiosité de la petite fille souhaita la faire défier le danger et rester le regard pendu au ciel scrutant la cabine du téléphérique qui avançait lentement...
Carlos s’énerva après avoir entendu ses paroles et avança en poussant la jeune fille en direction de sa mère:
-« Casse-toi d’ici et écoute ta mère ça vaut mieux pour toi.
Ça risque de tirer encore dans tous les sens.
Dis-moi qu'est-ce que tu cherches au juste?
A t’en prendre une!?
Circule-il n'y a rien à voir, il n'y a que des balles perdues à prendre dans ce foutu quartier. C'est un héritier de la poudre des balles qui te parle.
 elles m'ont enlevé mon frère."

La petite partie énervée en mettant un coup de pied à Carlos qui lui répondu:
-« Si tu m’avais vu pleurer sur la dépouille de mon frère à cause d’une balle perdue.
Tu aurais sûrement réagi autrement et écouté tout de suite ta mère. »
Au même instant la cabine du téléphérique continua de monter vers un ciel découvert seulement suspendu par un fin câble pour traverser une partie de la favéla de Rocinha.
Alors que la cabine du téléphérique avançait à son rythme en laissant comme vue à ses passagers un horizon pitoyablement composé d’un enchevêtrement de petites baraques vétustes s’étendant jusqu’à perte de vue.
Subitement les tirs reprirent avec intensités et les vitres de la cabine se brisèrent sous une flopée d’impacts de balles pour laisser leurs éclats de verre pleuvoir sur le sol.
Les morceaux de vitres redoublaient de fraction en retombant sur le chemin d’une ruelle étroite.
Les balles percèrent la cabine pour en faire une véritable passoire à hémoglobine d’innocents passagers qui se trouvaient à l’intérieur.
Les cris et la panique n’arrêtèrent pas les quatre tireurs embusqués dans deux rues opposées pour poursuivre leurs tirs avec des véritables armes de guerre.
L’intensité de la fusillade endommagea le câble qui entraîna la rupture du câble porteur et provoqua immédiatement la chute de la cabine téléphérique qui tomba sur la mère de la petite fille sous ses yeux.
La cabine s’écrasa près de la fillette qui se mit à crier lorsqu’elle réalisa qu’une une partie de son pied était restée coincé dessous une porte en ferraille.
Elle a hurlé environ un quart d’heure avant d’être évacuée sur une civière après avoir été extirpée de la carcasse de ce téléphérique transformé en caveau à Innocent.
La proximité de la Rocinha avec les plus beaux quartiers a toujours fait d’elle un endroit stratégique pour le trafic de drogue où devant attend un public fortuné.
Et où souvent des pauvres finissent happés par la tentation de fuir la misère en rejoignant les propositions d’une organisation criminelle.
Pour un enfant de Rocinha la paix peut être un de ses rêves que les cauchemars de la violence lui ont toujours volés.
Les points de vente de cocaïne sont  en expansion et les  guerres entre trafiquants ont   affecté profondément la tranquillité de la population de la favela de Rocinha.

 de   faire   les frais de  la folie meurtrière de dangereux  narcotrafiquants. 
 Après l’annonce de ce drame  le gouverneur de Rio mit la pression sur le nouveau capitaine de police  Caldeira pour lui ordonner d’immédiatement  d’intervenir et pacifier ce secteur pour tenter d’arrêter les coupables et éviter le scandale après  seulement quelques jours de l’ouverture des jeux olympiques.
Seulement dans cette intervention tous les trafiquants et les forces de cette unité ont  tous fini par s’entretuer.
Un téléphone se mit à vibrer sur  le  bureau du  capitaine de police Caldeira   qui maladroitement renversa sa tasse de café. Le gouverneur était au bout du fil tendu furieux d’apprendre ce qui venait de se  passer:
-« Allo ! Caldeira je pense que vous êtes déjà au courant  de ce qui vient de se passer à la Rocinha ? »
-« Oui Mr le gouverneur »
-« Ecoutez Caldeiras toutes les chaines  des médias internationaux sont actuellement à Rio.
Il  faut absolument limiter le  risque criminel auquel pourraient être exposés les visiteurs. Déclenché tout de suite une opération pour pacifier la zone.
Je veux que vous me stoppé l’hémorragie de tous ce bain de sang.
Est-ce que c’est bien compris !? »
-« Oui Mr Le Gouverneur »
-« Écoutez-moi Caldeiras  je suis conscient  que cela ne sera pas évident  du jour au lendemain d’effacer toute cette violence endémique. Mais pour cela notre gouvernement est prêt  à verser aux habitants de l’argent pour qu’ils collaborent  avec nos services de renseignements pour trouver  les responsables des réseaux des crimes organisés. »
-« La plus grande difficulté   Mr gouverneur c’est que la majorité de la population de la favéla perçoit déjà des aides  venant de la part des narcotrafiquants et on absolument aucune confiance en vous de les avoir laissé dans leurs gourbis »
- « Que cela ne tienne Caldeira.
Débrouillez-vous pour le maintien de l’ordre le temps de la fin des jeux olympiques.
D’après nos sources d’informations ce que nous savons déjà l’auteur des tirs aurait agi froidement  pour le compte d’un homme activement recherché pour des actes de torture et une série d’homicide.
Une heure après  l’arrivée de l’unité de police pacificatrice (UPP)
Dès le début  du  déclenchement de l’opération protectrice.
Marco et Carlos  entendirent  des tirs  sporadiques de fusils mitrailleurs.
Carlos s’exclama :
- « P-tain de m-rde ! Ça recommence !»
Des coups de feu se firent  entendre pour  ensuite laisser place à un  long angoissant silence.
Une unité des forces spéciales a tenté de procéder à l’arrestation d’un repère de narco trafiquants.
Le début de l’opération s’était pourtant bien déroulé mais des renforts sont arrivés pour tendre aux flics une embuscade.
Des coups de feu ont à nouveau éclaté.
De longs échanges de tirs dans une baraque d’infortune pour laisser des 
Cadavres troués par des balles.
Dans la rue une femme enceinte gisait morte au sol avec le bébé qu’elle portait après avoir reçu une balle de Smiff et Wesson dans la cage thoracique.
Carlos et Marco ont vu son corps au loin mais il était déjà trop tard.
En rentrant dans la baraque des impacts de balles et des giclées de sang avaient maculées les lieux.
Carlos n’osa pas rentrer de peur qu’ils y aient encore des hommes armés et de voir des amas de corps les uns sur les autres:
-« qu’est-ce que tu fous Carlos !?
Reviens! Tu ne sais même pas si des hommes armés sont encore à l’intérieur.»
Le gamin n’en fit qu’à sa tête en décidant de braver tous les dangers.
Il explora en vitesse la baraque ramassant un flingue au sol.
Il descendit en vitesse au sous-sol il fouilla une pièce pour trouver une sacoche remplie de billets.
Alors qu’il allait sortir de cette baraque il fut un corps rampant dans une flaque d’hémoglobine.
Carlos se retourna et reconnut l’homme qui avait tenté de tuer l’homme dans le bar et qui avait abattu son frère accidentellement.
L’homme tendu la main vers lui mais Carlos décida de lui tirer une balle en pleine tête en repensant à la perte de son frère.
Marco s’éloigna de la baraque après avoir entendu une détonation raisonnée.
En continuant d’observer la baraque à environ vingtaine de mètres.
Après plusieurs minutes pesantes il aperçut Carlos sortir à vif allures.
Marco siffla pour l’avertir qu’il l’avait attendue.
Carlos courra à cet instant dans sa direction et ils partirent loin en traversant une dizaine de ruelles étroites.
Un gros paquet de fric dans les mains d’un gosse qui n’en a jamais eu.
110 000 Real brésilien (BRL) des grosses coupures au fond d’ une sacoche marron en cuir qui allaient finir entre ses doigts provenant des fonds monétaires d’un trafic de drogue locale.

De quoi partir très loin de cette endroit où cette argent sale fût trouvé
Un béant désir de voir autre chose que là crasse où les fontaines de sang et sanglots que pouvaient laisser les règlements de comptes à la kalachnikov au centre des bidonvilles de la Rocinha qui s’enchaînaient jour après jour à une allure effrénée.

Carlos éclata de rire devant Marco comme pour tenter de désarticuler son visage glacé depuis la mort de son frère.
Marco s’interrogea sur son attitude désinvolte et énigmatique cherchant en savoir d’avantage sur ce qu’il venait de se passer à l’intérieur de cette baraque de narco trafiquants dont il avait décidé de rentrer après avoir entendu une série de coups de feu.
Marco ne pût s’empêcher d’interroger Carlos :

-« Carlos qui a tiré ?
Et Pourquoi as tu pris autant de risque pour partir las bas? »

-« j’en sais rien!
sûrement parce que J’ai rien à perdre Marco.
Et que si j’allais me faire trouer par des balles personnes n’allait vraiment me regretter»
-« ne dit pas ça Carlos.
on est devenu pote non!?
Si tu meurs je deviens quoi moi?
qui d’autre que toi irait me guider dans les labyrinthes boueux de cette favélas ?»
-«je sais mec mais un pote ça ne remplacera jamais un frère »
Un silence interrompu le rythme de la conversation.
-« je sais que je te rendrai jamais ce les balles t’ont volé.
Mais je peux t’offrir une loyauté que personne ne te donnera.
J’ai eût des amis qui m’ont aimé plus que mon propre frère.»
« C’est sûr que tu es quelqu’un à part.
En tous cas tant que je suis vivant tu ne te perdras pas ici.
Tu sais Depuis que j’ai vu mon frère mourir sous mes yeux j’ai perdu le goût de la vie en même temps que celui de mon sommeil.
J’ai l’impression de dormir les yeux ouverts comme si la nuit n’était jamais tombée.
C’est sûrement pour cela que je n’ai pas réalisé l’importance du danger au moment j’ai décidé de me dirigé vers cette baraque.
En rentrant dans cette baraque tous le monde à l’intérieur était morts.»
- « Mais qu’est ce qui t’a amusé autant? Parce que je t’ai vu sourire en sortant.»
-« tu veux vraiment le savoir ?»
-« Non!je me suis juste posé la question »
-« j’ai prit ma revanche sur l’assassin de mon frère.
En rentrant à l’intérieur j’ai rapidement fouillé les lieux j’ai trouvé Une sacoche pleine de fric au moment où j’allais sortir j’ai entendu un homme gémir en rampant dans son hémoglobine.
Je l’ai reconnu au premier regard et je pense que lui aussi lorsque j’ai tendu le smiff et wesson que j’ai ramassé par terre à côté d’un cadavre avant de lui exploser la cervelle. »

Trois jours après son arrivée à Rio et après le meurtre du frère de Carlos.
Sous un soleil encore battant Marco se retrouva à devoir s'enfuir précipitement avec ce gosse après que ce dernier ait volé une importante somme d'argent à l'un des plus gros barons de la drogue du pays.
Juste avant son départ il a explosé le crâne de l'assassin de son frère en tirant sur lui à bout portant à l'intérieur d'une baraque transformée en un laboratoire de conditionnement de cocaïne et de cloud nine.
Le gosse a laissé son empreinte sur le flingue. Une erreur de débutant c'tait la première fois qu'il tirait sur quelqu'un.
 Il n'a pas hésité à en faire son usage. Rien d'étonnant pour un gosse qui a perdu sa mère et son frère par des balles venu des flingues de narcos trafiquants.
C'était la première fois que Carlos quittait son quartier et de toute façon on ne peut pas dire qu'il y avait quelque chose qui aurait pu le retenir. La guerre des gangs faisait rage et la plupart des enfants n'atteignaient n'arrivaient même pas atteindre l'âge adulte à cause des problèmes sanitaires ou les règlements de comptes. Après avoir descendu la colline de la favéla Carlos et Marco ont arrêté un taxi devant trois gosses de son quartier allongé au sol sur des bouts de carton. Un des trois reconnu Carlos et s'adressa aux deux autres:
-"p-tain! Regardez c'est Carlos.
Mais qu'est-ce qu'il fout! ?Il ne va tout de même pas braquer ce taxi."
-"Mais non ça se trouve il accompagne juste le type avec qui il est."
-"Attendez je vais voir s'il peut nous passer de la thune."
Un des gamins appela Carlos avant qu'il monte dans le taxi.
-"Hé Carlos tu n'as pas un peu de thune sur toi. On n'a rien bouffé depuis ce matin."
Carlos fit semblant de ne pas comprendre leurs demandes en restant éloigné. 
Mais une fois dans le taxi il plongea discrètement sa main dans la pochette en cuir pour sortir une liasse de l'argent qu'il venait de voler. Le taxi avança Carlos lui demanda de faire marche arrière et ouvrit sa fenêtre pour lancer une liasse de grosses coupures dans leurs directions:
-"Voilà pour vous les gars!
Et faites gaffes aux indigestions parce que vous avez de quoi faire des courses pour plusieurs semaines."
Les trois gosses se jetèrent sur la liasse sans en croire leurs yeux en regardant le taxi partir vers une tout autre destination.Sans le savoir Carlos venait de laisser une deuxième empreintes en disparaissant dans de telle condition.

 

Commenter cet article

À propos

Boel Souleymane Biographie Né en 1976 à Trappes, Boel Souleymane bascule dans le monde littéraire après un long passé dans le milieu associatif pour le développement éducatif et médical du Tiers Monde. En 1998, il lance la première action mondiale contre les pillages de l'Afrique, « le mandat d'arrêt », qui invite tous les sportifs, artistes et écrivains à réaliser un message vidéo sur l'abus de certaines multinationales. Par ce biais, il fait la rencontre d'écrivains qui l'influencent et l'encouragent à écrire. Il est déjà auteur de quelques ouvrages haletants et subversifs : Breathe Taking (À couper le souffle), L'évasion d'une vérité, Les Bouts des tunnels de la faim et Sous une pluie de balles,Un égo meurtrier, Souleymane Boel est un jeune écrivain très prolifique qui s’est spécialisé dans les romans d’anticipation imaginant des scénarios originaux dans des situations très actuelles.